Bagnères de Luchon , 6 juillet 2019: cette année , ce sera ma plus grosse course , 67 kms , 4400 m de D+ ... quand même ! Je ne suis pas bien entraîné , pas trop motivé non plus , mais ça fait plusieurs années que je louchais sur les trails de Luchon , et notamment cette "Route 3404" de 67 kms , qui passe par le pic de Mulieres à 3010 m d'altitude , sur la même ligne de crête que l'Aneto.
Pour l'occasion , je me joins à un groupe conséquent de trailers du club de Nieul sur Mer ( Nieulairpur ) , qui courent soit le 67 , soit le 42 kms .
Après un installation au camping de Luchon le jeudi , nous randonnons et pique niquons au lac d'Oo le vendredi , petite ballade de santé avant la course du lendemain.
Samedi matin 5h30 : nous sommes 4 à courir la route 3404 , Antoine, Boris , René et moi .
Clairement , il y a deux "jeunes" , un "jeune vieux qui va vite" et moi, mal préparé et le plus lent du groupe ( le plus vieux aussi , puisque seulement un coureur , sur les 400 inscrits, est plus âgé) . Je pars avec René , qui me lâche après une dizaine de kms . Antoine et Boris , sont sans doute déjà bien devant. Pour la première fois de ma vie , je vais me retrouver proche des barrières horaires , mais malgré mon entrainement plutôt déficient , ça ne m'inquiète pas trop.
Le premier point de contrôle à l'Hospice de France me voit arriver 15 minutes avant la barrière . Je remplis mes gourdes car il commence à faire bien chaud , il faut donc boire plus . Vient ensuite une belle montée jusqu'au port de Venasque , à 2400m , puis une grosse descente jusqu'à La Besurta , en Espagne donc ,où je passe cette fois 20 minutes avant le couperet .
Lac de Venasque
Aneto et Maladeta depuis le Port de Venasque

Antoine dans la descente
Les derniers hectomètres d'ascension sont une souffrance pour la plupart des coureurs , moi y compris ; le manque d'oxygène se ressent fortement.
Et j'atteins le sommet après plusieurs stops de quelques secondes pour récupérer du souffle.
En haut les commissaires de course commencent à dire à la poignée de coureurs présents que nous ne passerons pas la barrière horaire suivante ( la Besurta retour ) ; ça a le don de m'énerver , car je ne veux pas abdiquer maintenant ! alors j'essaye de descendre rapidement , en usant des nombreux névés pour glisser rapidement vers le bas . Certains se jettent dans la descente , moi , je reste lucide et calcule tout de même le ratio avantage/risque ! je jongle entre névés pas trop pentus et zones de dalles libres de neige. Je surveille aussi les ponts de neige prêts à lâcher , bref , j'adopte un comportement plus montagne que trail . Je tombe quand même une fois ( petit épanchement au coude constaté qlq jours plus tard) , et je trottine sur la fin de la descente , pour arriver au contrôle 35 minutes avant la barrière : tranquilo !! Par contre , vu le vent que j'ai mis à pas mal de coureurs , il y aura de l’élimination dans l'air ! Malheureusement , une fois de plus , je bloque au niveau alimentation , incapable d'avaler quoi que ce soit , même pas un bout de banane. Je continue donc à l'eau+ poudre Nutraperf . La dernière grosse montée jusqu'au Pas de l'Escalette ( +800 m de d+), qui nous fait rebasculer en France, sera pour moi un calvaire. Plus aucune énergie pour grimper. Je pointe au col puis attaque la descente vers l'Hospice de France , où j'espère trouver Nicolas et Camille : en fait , je les retrouve bien plus tôt , car ils sont venus à ma rencontre . Je cours de nouveau en descente avec eux , me prends une monstrueuse gamelle dans un torrent de poussière , mais aucune blessure , juste un maquillage noir sur le côté droit . J'arrive au ravito , 40 minutes avant l'heure fatidique ; je me pose quelques instants , avale quand même une compote vitaminée ( Aptonia de Decathlon ) que m'a donné Camille , un micro bout de banane, et repart seul '"pour finir" . Encore 14 kms jusqu'à la ligne avec 2 montées ( +400 m au total ) et de la descente ( -1000 m environ) . C'est bien long , je sature , enchaîne marche rapide et course lente . Je finis les 20 dernières minutes avec la frontale que Nico m'a prêté , car la nuit tombe et la forêt dense laisse peu passer ce qu'il reste de lumière! Je passe la ligne après 16h 15 de course ,fatigué mais tout de même content ! J'ai 45 minutes de marge sur le temps limite , une trentaine de coureurs derrière et le triple d'abandons et de hors temps . Je suis (presque) le plus vieux , mais pas le plus lent ! Boris , bouffé par les crampes finira en 14h29 , loin de son potentiel , René mettra 15h48 , en terminant au ralenti sur les 20 derniers kms , par manque de motivation . Lui aussi , il a le potentiel pour faire bien mieux. quant à Antoine , il nous claque un temps stratosphérique de moins de 12h et une belle 33eme place.
Bref , moi aussi , je l'ai fait. 2eme ( et dernière ? ) course de la saison 2019 . Pour 2020 , on verra ; peut être pétanque , ou course en déambulateur , faut voir !
Boris( photo René )
René au sommet ( photo himself)







