De retour à la maison , après 6 jours passés en haute altitude , entre Chamonix et Zermatt. Dur, mais grandiose !
Nous sommes 7 ( Catherine, Béatrice , Pascal, Thierry, Jean Baptiste, Eric et moi ) et Michel est notre guide (habituel ) , toujours attentif à nos non réflexes d'habitants des plaines !
Etape 1 : Grands Montets -refuge d'Argentière. Petite étape ( si l'on excepte les temps d'attente des deux bennes ) , dans un décor assez exceptionnel . La sortie du téléphérique est déjà impressionnante avec l'escalier qui descend sur une trentaine de mètres pour rejoindre le début de la descente du glacier des Rognons. Puis on tourne à droite, sous les séracs, pour atteindre le glacier d'Argentière , au pied des parois de la Verte , glacier que l'on remonte pour grimper, au dessus de la moraine ,vers le refuge.
le fond du glacier d'argentiere , vu du refuge
Etape 2 : Argentière - relais d'Arpette , par le col des chardonnets , la fenêtre de Saleina, la fenêtre des Escandies . Belle étape , bien longue , avec en préambule la montée du col des chardonnets , en crampons et skis sur le dos , puis à ski ,puis encore une zone pentue et glacée avec les crampons , pour finir les derniers mètres skis sur l'épaule . Descente en rappel avec un relai au milieu , franchissement de rimaye , on est au coeur du sujet ! La suite est une mini descente , une grosse montée violente à la fenêtre de Saleina, puis une longue descente vers le gite , juste coupée par le passage de la fenêtre d'Escandie. Le relais d'Arpette , quasiment en bas de vallée nous accueille confortablement ; on est plus proche d'un hôtel que d'un refuge; top !
passage de la fenetre d'escandie
Etape 3 : Val d'Arpette -Prafleuri , en taxi jusqu'à Verbier, puis montée en benne au col des gentianes . Etape assez tranquille, mais sur laquelle je me fais piéger en tombant littéralement dans un trou de neige quasi à l'état d'eau : mon ski d'appui se dérobe et je plonge jambe et bras droit vers le fond ; impossible de sortir rapidement ; je "pelle " avec le bras gauche pour me dégager le bras droit bloqué , je peux alors me décharger de mon sac qui m'enfonce encore plus ; mais il faudra l'intervention de jean Baptiste et Eric , avec une pelle , pour que je puisse dégager la jambe et le ski droit . Belle frayeur , et on voit là tout l'intérêt de toujours skier à plusieurs . La cabane est confortable , beau dortoir et douches chaudes , mais le repas est plutôt médiocre.
Etape 4 : Prafleuri -cabane des Dix. Etape assez longue ,avec notamment un grand passage à flanc au dessus du lac des dix ; pas de pente , mais une neige suffisamment dure pour ne pas avoir à trop galérer et pousser pendant des heures sur du plat. On chausse les peaux et couteaux pour passer le pas du chat puis la longue montée vers le refuge.Il fait chaud, je monte en t-shirt !
En fait , on ne suit pas la route classique , on monte une crête à droite du glacier pour déboucher un peu au dessus du refuge et donc finir la journée par une petite descente. Et là , en voulant gagner quelques mêtres , je fonce en survitesse vers une petit passage étroit ou je trouve à gauche un gros rocher et à droite Thierry qui ne me voit pas le rattraper ; pas question de freiner dans cette neige pourrie avec des gros rails , je me résoud donc à tomber pour éviter le rocher ( syndrome Schumacher) et Thierry. Le résultat est une belle gamelle qui me laisse le genou droit bien tordu . Le diagnostic de l'équipe médicale , c'est une belle torsion des ligaments ,donc en temps normal , on rentre à la maison , sauf que là , on est paumé au milieu de la montagne , donc anti inflamatoire et genouillère ( merci Eric! ) et banzai pour deux jours supplémentaires à skier sur une jambe !
L'après midi à la cabane est cool , à bouquiner au soleil , face au mont blanc du chelon et de glaciers superbes
Etape 5 : cabane des Dix -cabane des Vignettes.
Etape assez courte , mais très belle ; belle montée régulière à ski sur le glacier , on passe juste la fin ( la Serpentine ) avec les crampons , puis une grande zone glacière assez plate , pour finir par une montée à la pigne d'Arolla , 3796 m , le sommet de la rando ChamZer. Panorama monstrueux à 360° , avec le Cervin , au fond , le but du voyage ! La descente est moins cool , avec une arrivée sur le nid d'aigle qu'est la cabane des Vignettes , sur des pentes pas extrêmes mais bien glacées , ou certains d'entre nous ne font pas les fiers
Pigne d'arolla : 3796m ,grand beau , vision 360° , que rêver de mieux ?
Ce refuge est hallucinant : suspendu au dessus du vide , il faut longer une petite crête pour y accéder; il est pourtant grand , moderne , bien agencé , et l'accueil y est excellent ; rien à voir avec l'idée de la cabane glacée et ventée , non chauffée, et sale qu'on imaginerait dans une situation pareille !
Pendant la soirée , Michel prend la sage décision de ne pas nous embarquer sur la dernière étape vers Zermatt: trop longue , trop dure au vu des conditions de neige actuelle , pour notre groupe d'anciens , tous un peu éclopés ou très fatigués.
Etape 6 : Vignettes- Arolla :Dernier matin , le temps est toujours aussi beau ; on suit pendant une belle montée la route classique pour Zermatt , puis , après un pique-nique à 3200 m, dans des rochers au bord du glacier , on quitte l'itinéraire pour continuer à descendre le glacier d'Arolla, jusque vers 2000m ou nous trouvons un semblant de piste qui nous amène au parking ou nous attendons ( pas longtemps ) le taxi qui nous ramène à Chamonix. C'était bien , magnifique , pas stressant , et nous apprécions tous cette dernière partie , même si le fait de ne pas terminer à Zermatt me provoque , il faut le dire , une petite déception ;
Pour conclure , on a fait une rando magnifique ( ce n'est pas pour rien que l'on vient de partout sur la planète pour "faire ChamZer ") par un temps exceptionnellement beau pendant 6 jours ( ce qui est rarissime ); si on met un peu de côté les quelques passages un peu pentus et glacés/croutés , on peut dire que la chance était avec nous !
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