mardi 6 novembre 2012

voyage en Ethiopie , Novembre 2012




                        Voyage en terre presque inconnue...


Voilà l'un des plus beaux voyages que j'ai effectués... Beau par les paysages , fort par l'histoire de ce pays , émouvant par les gens rencontrés.








Depuis longtemps , je rêvais d'aller un jour en Ethiopie . Et puis nous en avons parlé , et puis nous l'avons fait . Et nous n'avons pas regretté. L'Ethiopie de 2012 , ce n'est plus l'image que nous avons dans la tête depuis les années 80. Le pays a beaucoup bougé , surtout depuis 1995 et l'arrivée d'un premier ministre qui a réussi à lancer le pays vers la voie du développement. Bien sûr , cela reste un pays globalement très pauvre ,mais pas sans espoir ni perspectives. Voici un "road-book "sommaire de notre séjour de 14 jours :
Partis de CDG le soir , nous arrivons à Addis Ababa par le vol Ethiopian vers 8h du matin.Nous sommes accueillis par Amanuel , notre guide qui se révélera un remarquable relais pour nous faire connaitre le pays, son histoire, son passé , son présent  , mais aussi son futur. Notre première visite sera pour l'eglise orthogonale  de Raguel , sur les collines d'Entoto ( à 3200m ). Puis nous déjeunerons dans le centre d'Addis, rendrons visite à Lucy, notre vieille mamie , au musée archéologique, traverserons le grand marché ( mercato) avant de retourner récupérer à l'hôtel.

Jour 2: départ à 5h du matin de l'hôtel.Il fait nuit à Addis , il fait froid , et dans les phares du minibus qui nous emmène à l'aéroport , nous apercevons des coureurs s’entraînant par groupes de 4 ou 5 ou seuls . ça court  , et vite , en côte , à 2400 m d'altitude , dans le noir et le froid. Pas surprenant de voir après ça que les podiums sont souvent occupés , en athlé , par les coureurs éthiopiens !Après une petite heure de vol , nous arrivons à Bahar Dar , au bord du lac Tana ; nous faisons rapidement route vers les chutes du Nil Bleu, très beau , ce sera notre première ballade dans la campagne éthiopienne. Déjeuner au bord du lac , visite du marché , et promenade dans les rues de la ville. Déjà , pas mal de choses nous sautent aux yeux: alors qu'en ville ( 200 000 habitants) , les rues principales sont des avenues à 2*2 voies , avec terre plein central fleuri , magasins de téléphones portables, cafés, que un bon nombre de personnes sont habillés un peu à l'européenne, le marché visité, à seulement quelques centaines de mètres est , lui , d'un autre âge; en vrac des gens souvent pieds nus , avec des vêtements en état pitoyable , au milieu de bâches plastique sur lesquelles on trouve la nourriture ( pois , haricots secs , mil, tef ,sorgho, épices) le tout envahi par des troupeaux de chèvres , de buffles , quelques moutons... cela ressemble à ce que nous avons vu le long de la route prise le matin même vers les chutes du Nil. Le pays est essentiellement rural , et les campagnes sont encore très très pauvres.





Jour 3 : Embarquement tôt sur un bateau pour traverser une partie du lac Tana , vers les monastères de Kidane Meret et Beta Maryam. ça fait un peu "African queen" , le bateau nous est réservé , et c'est un vrai bonheur de voguer , puis de visiter ces monastères .Nous apercevons , dans un "musée" très local , des livres de prière  datant du 14eme siècle. Ils ont probablement beaucoup de valeur , et ils sont conservés dans un placard fermé par un cadenas on ne peut plus basique au milieu de la forêt , des moines ... et des singes ! Dans l'après-midi , départ par la route vers Gondar , que nous atteignons vers 17H.

jour 4: Visite de gondar , la cité impériale , les 5 chateaux principaux et l'église de Débré Birhan: Gondar fut la capitale de l'Ethiopie au 16eme et 17eme siècle , l'architecture est influencée par la présence à cette époque de jésuites portugais . J'ai retenu les rois Fasilides ,Yohannes 1, Iyassou,Bakkhafa...
 Gondar



 Gondar


 Après un bon déjeuner chez les "4 sisters" , nous partons en direction de Débark , porte du parc du Simien ,encore un peu de voiture sur une bonne piste , puis une heure de marche au bord de falaises vertigineuses ,  et arrivons au camp de Sankaber , à 3200m à la nuit tombante : nos tentes sont montées et le froid arrive avec la nuit. ça y est , nous sommes au coeur du voyage, au coeur de l'Ethiopie  , nous avons  aussi vu nos premiers babouins gélada ,et des antilopes.



jour 5 : la nuit a été longue mais fraiche ; mon duvet ultralight ne m'a pas trop protégé du froid, et c'est avec impatience que je me lève à l'aube pour découvrir un paysage fantastique : le camp est au bord des falaises ,avec des vues sur les vallées en dessous , les couleurs au petit jour sont somptueuses. Nous partons en marchant en longeant ces précipices , rencontrons en route quelques touristes, mais aussi les habitants de ces plateaux , des cultivateurs qui labourent leur lopins pentus à 3500m d'altitude , des porteurs de tout et de rien , des enfants gardant les troupeaux ou marchant dans la nature , vers une école , un village ... nous découvrons avec émotion leur dénuement, tout en constatant qu'aucun d'entre eux ne semble souffrir de malnutrition , ce que nous confirment nos guides ; partout les terres sont cultivées , l'élevage de chèvres , moutons ou buffles est omniprésent . L'Ethiopie est en  quasi autosuffisance alimentaire. Grâce aux guides , nous pouvons échanger quelques mots avec les enfants; à ceux qui portent un cahier ou un livre , nous donnons des stylos , mais aussi des bonbons. Nous commençons aussi à donner  les vestes polaires apportées de France : quelle joie de voir un gamin de 3 ans courir vers sa mère  en riant avec sa petite polaire sur le dos ! A écouter les donneurs de leçons en tout genre , il parait qu'il ne faut pas donner . Oui mais ça , c'est dans les livres ; là on est confronté au fait qu'ils n'ont rien , alors que nous avons tout . Impossible de tenir , donc nous donnons ce que nous pouvons à des gens qui ne réclament rien , qui nous accueillent en souriant ,et  qui plaisantent aussi. Après une très bonne journée et 8h de marche , nous arrivons vers 16h au camp de Geech , perdu à 3600 m sur un plateau qui pourrait faire penser à la Mongolie. Avant la tombée de la nuit , nous voyons tous ces enfants et adultes rentrer les troupeaux vers les quelques hameaux situés non loin du camp ; il y a aussi des jeunes cavaliers qui passent au galop dans le soleil couchant ...





Jour6 : Départ tôt à l'aventure .Rapidement , nous entendons un hurlement , et apercevons d'assez loin un loup d'Abissinie; il nous a repéré , mais nous pourrons le voir évoluer pendant plusieurs minutes à 300 ou 400m de nous .Nous montons au sommet Imet Gogo ( 3950 m) , redescendons vers 3200 m , puis remontons une pente bien raide . Je surveille mon GPS , 3800, 3900, puis 4000m ! devant moi, Jean Claude et Cathy s'envolent avec le" scout" et son fusil; ils supportent bien l'altitude et grimpent en mode turbo ! je souffle un peu mais reste au contact pour atteindre le sommet du jour ( Inyate 4050 m ). Le groupe s'étire un peu et Bibi , qui a un peu souffert aujourd'hui , savoure "son" premier 4000 !
. Après une nouvelle longue descente , nous atteignons le camp de Chennek à 3600 m. En chemin , nous doublons le groupe de belges qui fait la même rando que nous .Plusieurs d'entre eux sont médecins  et   amoureux de l'Ethiopie ,  ils y passent 2 semaines à randonner et une ou deux semaines à travailler bénévolement dans des hôpitaux ou dispensaires . Nous prendrons un apéritif "Bardouin" sous leur tente , et sous une averse violente. La température baisse , et la nuit sera froide .
Jour 7 : lever avant l'aube pour Cathy , Jean-Claude , Patrice et moi: nous montons au sommet de la région , le Bwahit , 4430 m. Le sol est gelé , et nous trouvons vite de la neige sur le chemin. Nous atteignons le sommet après 2h de marche , dans un paysage magnifique , transformé par les chutes de neige de la nuit . Intense moment de joie , arrivé là-haut ! Nous avons aperçu des bouquetins, des babouins  , puis Patrice aperçoit un loup d'Abissinie en redescendant !
                                         




Après une descente rapide ( les 2 bourrins la font en grande  partie en courant, ce qui surprend pour le moins les guides et le scout ! ), nous récupérons le mini bus et roulons jusqu'à Débark , ou nous passons une nuit dans un hôtel ... très rustique . Nous avons aussi rendu visite à l'hôpital où nous avons déposé les quelques 120 paires de lunettes collectées en France ; par chance , nous avons pu renconter une jeune  ophtalmo éthiopienne , bien contente de recevoir ça dans un pays où peu de gens bénéficient d'une correction de la vue.
Jour 8 : départ à 5h30 , pour Axoum et 11 heures de trajet pour 270 kms ; Et là , bien que prévenus , nous "hallucinons " devant les paysages et cette route vertigineuse , qui passe de 3400m à 800m , puis remonte , et redescend encore sur des bords de falaises ! des travaux gigantesques sont en cours( par des chinois , bien évidemment ) pour faire de cette route certainement une des plus spectaculaires dans le monde; et elle sera aussi d'une importance capitale pour le pays qui souffre encore beaucoup d'infrastructures hors du temps.
Jour9 : visite d'Axoum,( siège du royaume entre -100 et +900 ), avec le tombeau de Gebre Masqual , les obélisques , l'église Sainte Marie de Sion , le monastère Saint Pantalewon ( et à côté un petit monastère qui abriterait l'Arche d'Alliance selon l'Eglise Orthodoxe Ethiopienne ), la pierre d'Ezana ( gravée des 3 écritures sabéen , grec et gueze ) , et route en milieu d'après-midi vers Hawsien , là encore par une route spectaculaire.




Jour 10 : randonnée dans le massif du Geralta ; toujours des paysages extraordinaires, et montée raide ( 3+ ) ver le monastère de Maryam Korkor et l'église d'Abou Daniel qui dominent la plaine du haut de falaises de 500m de verticalité. Endroit une fois de plus émouvant , difficile de rester insensible à la grandeur du lieu et des quelques popes et fidèles que nous croisons. Maryam Korkor est un monastère semi-troglodytique , de datation incertaine( entre +700 et +1400 ! ), avec un plan de basilique à 3 nefs ( pour une surface d'environ 100m² !) avec des peintures d'influence byzantine ( un bonheur pour archéologues-historiens-chercheurs , si le pays s'ouvrait un peu plus ).




Jour 11 : après avoir dormi à Makalé , nous prenons la longue route vers Lalibela. La journée est ponctuée d'arrêts pour admirer les paysages . Nous longeons la partie est de l'Ethiopie : à notre gauche  se trouve le Danakil , et le pays des Afars... Encore des lieux que je rêve de découvrir.

 rencontres en bord de route


Nous arrivons enfin en milieu d'après-midi à Lalibela , ou nous allons pouvoir nous poser 2 nuits dans le même hôtel , le pied ! Diner au restaurant de l'hôtel Seven Olives , très bien .




Jour12 : visite de Lalibela et de ses 11 églises , c'est tout simplement fabuleux de voir ça un jour dans sa vie ... La topographie du site est une représentation symbolique de la Terre Sainte, avec le Golgotha , le Mont Sinai , séparés par un canyon nommé Yordanos ( le Jourdain).Toutes les églises ont été creusées dans le tuf , du haut vers le bas , c'est stupéfiant . Nous assistons aussi par chance à une procession en l'honneur d'un saint ... mais je ne me rappelle plus lequel!
La petite ville de Lalibela est sans doute une des zones les plus touristiques d'Ethiopie , elle est encore très nature , mais de grands projets sont en route , extension d' hôtels et autres .Compte tenu de l'exiguité des lieux , je crains que l'avenir soit difficile pour cet endroit si beau.

Jour 13 : tôt le matin , nous prenons un avion vers Addis , où nous passerons la dernière journée à boutiquer , et visiter la gare ferroviaire ( train djibouto-ethiopien crée par la France , hors service depuis 15 ans , et en réfection totale par ... les chinois , ce qui offrira à l'Ethiopie un débouché majeur vers la mer) ; nous passons aussi un grand moment chez une ethiopienne d'Addis en compagnie du boss de l'agence réceptive avec qui nous échangerons , puis un dernier repas dans un cabaret proche de l'aéroport , ou nous gouterons une dernière fois à l'injera , le plat national plutôt spécial , sur fond de musique et de danse traditionnelles .

Que dire de plus , sinon qu'un voyage comme celui-ci marque l'esprit pour toujours ? Comment nous , pauvres européens agressés par des problèmes majeurs ( trops d'impôts, une météo de merde , la tondeuse du voisin ,le nouveau radar et la panne de notre smartphone  ) pouvons nous comprendre la diversité du  monde d'aujourd'hui ? Et bien un voyage en Ethiopie ( et sans doute encore dans bien d'autres pays d'Afrique , ou d'Asie ) peut permettre de faire la part des choses...


 lien vers google photos : 



mercredi 25 juillet 2012

4 jours en Espagne / Juillet 2012

Monastère de Leyre








                                                Riglos : tour des mallos








                                             Chateau de Loarre
quelques infos sur Loarre : le très bon site de M  Du Gene
                           http://www.jpdugene.com/tourisme/espagne/aragon/loarre.htm








                                               Saragosse





Une virée en Espagne , avec au programme la visite du monastère de Leyre, une journée dans les mallos de Riglos ( nous avons fait un grand tour des mallos , 3 heures de marche dans des paysages superbes ,visite du chateau de Loarre , impressionnant , puis  avons passé une journée à flaner à Huesca , puis une journée à Saragosse .

traversée des Pyrénées/ juillet 2012

Etapes 4/5/6/7 , de Baigorri à Sainte Engrâce.

 Nous reprenons la traversée , stoppée en juillet 2011 à Baigorri . Notre groupe de 6 est rejoint pour l'occasion par Sophie et François, nous marcherons donc à 8 pendant 4 jours .

Etape 4 , 14 juillet : déposés par un taxi au Lindus , nous entamons la journée sous les ponchos , à cause d'une pluie fine persistante ; mais ça ne remet pas en cause la bonne humeur générale ! Une marche de 24 kms qui nous fait passer par le col d'Ibanieta , puis Lepoeder , passer au pied de l'Urkulu ( au sud ) , que l'on ne verra pas pour cause de brouillard tenace , puis le col d'Orgambidé , avant la descente vers Estérençuby ( plus précisément l'hôtel des Sources de la Nive) , ou nous passerons une très bonne soirée , et une bonne nuit .
 super  , la rando !


Etape 5 / 15 juillet : départ tôt vers le col d'Errozaté ( encore en taxi pour éviter une longue montée ). En réalité , nous démarrerons la rando à la borne frontière 224 , toute proche du refuge d'Egurguy . Une journée à 18 kms environ , avec un temps maussade , frais , mais pas de pluie . Pique- nique au sommet d'Occabé , puis descente au chalet Pedro , avant la longue montée vers les chalets d'Irati ou nous dormirons au refuge , et mangerons au ( seul ) resto du coin.
 
apéritif au milieu de rien !
 carrefour


Etape 6/ 16 juillet : au réveil , il fait froid , mais le temps se  dégage , et nous prenons un petit dèj avec la vue sur le pic d'Ori qui sort de la mer de nuage. Après deux bonnes heures d'approche et un pique-nique , 5 d'entre nous attaquent la montée par le sud ( ce qui nous évite le passage de la crête de Zazpigain ). Montée brutale de 700 m de dénivelée , effectuée en 55 minutes par Cathy et moi , un peu moins par François ( en préparation de la Diagonale des Oufs ) ; Jean-Claude (et ses grosses chaussures ) suit de près , Jean Phi gère son mal au dos , son mal aux pieds , son gros sac à dos et nous rejoint quelques minutes après . Au sommet , le temps est clair , pas de vent , un vrai bonheur . Rencontre sympa  avec un australien qui traverse les Pyrénées tout seul , puis prévoit ensuite 2 mois sur le chemin de Compostelle .
Nous retrouvons Françoise, Elyane et Sophie au port de Larrau : elles ont évité la montée au sommet et longé par le sud  . Pour finir la journée , nous partons à quatre en courant vers Larrau , pendant que les autres attendent le taxi qui doit les amener à Larrau , chez Etchemaité . François continue son entrainement , et les autres essayent de suivre . JeanPhi  gagne aisément le trophée de "Super-bourrin" , pour finir de s'achever les pieds dans une descente très belle , mais caillouteuse !! Arrivés tôt ( 16h30 ) nous profitons de la tranquillité de l'hôtel et du village , avant un diner ( correct mais sans plus ) . On avait bien mieux mangé deux ans avant à ce même restaurant .



                           le matin , à Irati

                        Le pic d'Ori sort des nuages




Etape 7 / 17 juillet  : nous remontons au port de Larrau ( en taxi ) pour effectuer un long chemin ( au final plus de 30 kms ) d'abord sur les crêtes , puis plongeon , à partir du port de Belhay , vers les gorges de Kakueta , avec , pour François et moi , un petit crochet , pour faire brûler les jambes et exploser le cardio , à l'Ochogorigagna ( 1950 m) . La fin , au dessus des gorges , n'est malheureusement pas passionnante ; on ne voit pas trop les gorges , et vue la chaleur qui montait , on a tous un peu souffert sur les derniers kilomètres .


 la chaine , vers l'est

 redescente d'Ori

 sous bois

Enfin , nous avons passé 4 jours très agréables , bien rigolé , bien  mangé ... et bien  marché ( 98 kms à mon compteur GPS ) . Nous avons ainsi fini notre traversée du pays basque ( mais je n'ai pas fini d'y randonner , j'aime trop ces paysages ) , et  nous attaquerons ( sans doute en juin prochain ) la montagne béarnaise .  A suivre ...

 quelques images :

































toutes les photos en cliquant ci-dessous: