Croisière 2019 : c'est reparti !! une fois de plus , nous partons dans les Caraibes que nous avons bien sillonné depuis déjà plus de deux décennies ; C'est même , pour Cathy et moi , la 4eme fois que nous allons passer dans les Grenadines ! Mais la décision , pour cette fois ci ,a été prise de pousser jusqu'à Grenade, au sud du sud de l'arc antillais . Ce qui me fera désormais connaitre l'ensemble des Antilles , à l'exception de Saint Barth ( oublié un peu volontairement) ainsi que les iles vierges US ( visa, Trump, etc)
Le programme est donc de descendre au plus vite jusqu'à Georgetown , la capitale (!) de Grenade , d'y faire les clearances d'entrée , puis de prendre le temps de visiter l'ile , l'intérieur , et aussi les nombreux mouillages de sa côte sud, puis de remonter tranquillement , par petits sauts , jusqu'à notre point de départ.
Nous démarrons donc la croisière le mardi matin depuis Le Marin , avec deux bateaux loués chez Autremer Concept , un Nautitech 442( Namasté) de 2012 pour nous et un Lucia 40 ( Tangerine) quasi neuf pour l'équipage "Carlito's " . Deux bateaux très bien entretenus , par une équipe jeune et efficace: un loueur à recommender .
Namasté , l'équipage
Tangerine, l'équipage
L'avitaillement fait , check-in fait tôt , nous quittons la marina vers 10h ; un petit arrêt rapide juste à
la sortie du chenal , devant Sainte Anne pour gouter l'eau claire et chaude des Antilles , et nous hissons les voiles pour 22 à 24h de nav' : nous glissons rapidement vers le sud , dans un vent à 16/20 noeuds , passons le canal de Sainte Lucie , puis nous restons bien au large de l'ile pour profiter du vent toujours soutenu.
La nuit nous attrape peu après le passage au large des pitons , à l'approche du redouté canal de Saint Vincent , où il est fréquent de trouver un vent plus fort et une mer plus agitée . Par précaution , je prends un ris dans la GV , puis cherche à enrouler un peu de génois: pas de bol , l'enrouleur se bloque , et me voila à l'avant , avec la frontale et la pince pour essayer de résoudre le problème. Le génois fasseye , le bateau plonge dans le clapot court , je suis trempé et je n'arrive pas à débloquer l'enrouleur. Je décide donc de continuer sous génois haut , en espérant que le vent ne monte pas trop dans la nuit ( je prends tout de même un deuxième ris dans la GV). Mais tout se passe bien , nous filons à 9 noeuds au largue. Vers 10h , nous sommes sous Saint Vincent , nous rapprochons de la côte pour nous abriter et réparer l'enrouleur. Une fois fait , nous mettons les moteurs pour descendre le long de l'ile , puis, arrivés à la hauteur de Kingstown , nous remontons au vent pour foncer vers Bequia et y faire un arrêt dodo . L'autre bateau , mieux organisé , continue sa route vers le sud en programmant ses quarts de nuit . Nous arrivons à Bequia vers 1h30 du matin , et posons l'ancre pour 4 heures de sommeil. Le redémarrage a lieu avant 6h ; nous passons ainsi au large de toutes les petites iles des Grenadines. Nous arrivons dans le port de Georgetown à Grenade vers 14h , à peine 2h après Tangerine. Nous faisons les clearances et partons nous promener en ville. Difficile de juger en si peu de temps , mais il nous semble qu'il n'y a rien d'exceptionnel à voir.
Jeudi : nous quittons Georgetown pour trouver un mouillage abrité sur la côte sud : ce sera Clarks Court bay , une baie profonde atteinte après un slalom entre de nombreux hauts fonds . Il y a de la mer et du vent , orienté est/sud-est , et la navigation n'est pas évidente et en tout cas mérite la plus grande prudence , car même si " ça passe " , ça déferle un peu partout , et les chenaux sont peu ( ou pas ) signalés. Vivent les GPS traceurs ! repas et soirée dans un boui-boui très local ( cabane planche/tôle, toile cirée 20 ans d'âge, musicos 3eme age ). super sympa !
Vendredi : nous partons tous les 16 en bus à la découverte de l'ile . Nous traverserons le coeur de l'ile , avec sa forêt protégée , puis visite d'une distillerie à l'ancienne , d'une fabrique de chocolat ( excellent) , d'un atelier de traitement et conditionnement de noix de muscade . Ce fut un survol évidemment rapide , et comme à chaque visite , je regrette de ne pas prendre un peu plus de temps pour découvrir les lieux , les habitants et leur mode de vie.
noix de muscade en instance d'exportation
sur la route à Grenade .
Samedi : nous partons un peu plus à l'est pour découvrir une autre baie ( et le trou à cyclone de port Edgmont), puis rebroussons chemin pour tracer vers l'ile de Carriacou ( qui dépend de Grenade ) que nous atteignons en fin d'après midi , 5 bonnes heures de nav encore à 9 noeuds environ . Tangerine décide de passer la nuit à Tyrell bay . Je préfère aller un peu plus loin( nous avions visité Tyrell bay il y a 9 ans) et découvrir Hillsborough : mouillage cool ( 3 voiliers ) petites courses et diner en terrasse face à la mer et le coucher de soleil. Je me sens vraiment en vacances ...
vue depuis Hillsborough , avec au fond les bateaux au mouillage de Sandy island
Dimanche : nous faisons 2 milles pour mouiller à Sandy island , et passer la journée à nager , PMT, ballade sur la plage , puis une super bbq party ( langoustes !) sur la plage , avec coucher de soleil , musique steel band et chandelles . Vacances , vacances ...
sandy island/Carriacou
Au premier plan , Sandy island. Au fond , l'ile d'Union
Stars 2019
Lobsters ; miam miam
musicien local , video
Lundi : Aujourd'hui , nous allons quitter Grenade et ses dépendances ( Carriacou /petite Martinique ) pour arriver à Saint Vincent and the Grenadines . Nous levons l'ancre pour naviguer vers Petite Martinique ( appartenant à Grenade , mais à moins de 800m de PSV ( Petit St Vincent dépendant de Saint Vincent ) . L'idée , c'est de passer une petite journée à Petite Martinique que nous ne connaissons pas , d'en faire le tour à pied , 3 courses, et peut être un resto . On prend une bouée , on descend à terre mais c'est pas somptueux ; on décide de ne pas rester et d'aller passer la nuit suivante à Union . Enfin , on n'a pas perdu notre temps parce qu'on a négocié avec un boatman , des langoustes pour nous , un thazard pour Tangerine, et on négocie aussi un bbq aux tobago cays pour le surlendemain soir . On quitte le mouillage, le vent est encore fort , des grains passent , mais on décide de faire un stop à Morpion , ilot mythique de 100 m² et sa paillotte. Je préfère rester à bord , moteur au ralenti , ancre qui dérape et seulement 6 d'entre nous débarquent en annexe sur ce banc de sable improbable .
Jean Marc : une vocation d'ermite ?
Mardi : cap sur Clifton à Union, pour effectuer les formalités d'entrée à Saint Vincent : nous prenons une bouée sous une belle averse , mais aux antilles , c'est rare que la pluie dure plus de qlq minutes ! et nous débarquons dans cette petite bourgade , qui a bien changé depuis notre première visite en 1999 .
Il y a 20 ans , il était difficile d'acheter autre chose que du poisson , du riz et quelques produits de base . Aujourd'hui , c'est mignon , assez propre , il y a de belles petites boutiques d'alimentation , de fringues ou de bijoux touristes , des restaurants , banque ... Et les douanes , qui nous refoulent car pour entrer dans un pays , il faut prouver qu'on est sorti du précédent , ce que nous n'avons pas formalisé à Grenade . Ils nous demandent donc de retourner à Carriacou et d'y faire les formalités de sortie ; grosso modo , une journée de mer aller retour . Je fais l'andouille en leur disant qu'on a voulu mais qu'on n'a pas pu , parce que nous y étions le dimanche, ce qui ne leur fait ni chaud ni froid. Pourtant , une bonne demi heure plus tard , la douanière nous retrouve dans la rue et nous informe que finalement , ils acceptent de nous remplir les documents ( entre temps , le chef est arrivé , et , après un échange mail avec les douanes de Grenade , ils s'arrangent pour nous faire la leçon mais nous accepter ( s'ils nous refoulent , on quitte leur pays et on ne dépense pas chez eux , et le tourisme aux Grenadines , c'est sans doute 95% des revenus ! ) . Nous nous excusons platement , faisons un plein de fruits et légumes et partons vers Mayereau et Salt Whistle bay , une des plages parmi les plus belles de la planète. De là , nous montons par la petite route jusqu'à l'église , magnifique petit bâtiment surplombant les cays . Une fois encore , cet endroit m'émeut , par sa quiétude , sa pure beauté . Nous rendons aussi visite à la petite bibliothèque attenante, portes et fenêtres ouvertes sur les tobago cays , un gamin y étudit dans ce calme absolu. Cest beau et pis c'est tout ...
Mayereau n'a pas trop changé depuis que nous y venons ( 4 fois en 20 ans ) , à part le nombre de bateaux plus important au mouillage ( notoriété de Salt Whistle bay oblige), et les quelques petits restos cabanes en bord de plage . Y reviendrai je encore un jour ? Je l'espère... vraiment; mais pas pour du zapping , pour si possible passer tu temps , laisser les choses infuser , lentement ... une autre forme de voyage auquel j'aspire dorénavant...
Mercredi : direction le coeur des Tobago Cays ,mouillage à droite de Baradal , "the place to be ". Quelques difficultés pour prendre la bouée , avec quelques cris, un homme à la mer , un grand spectacle gratuit que l'on a offert aux bateaux déjà présents sur place ! Bref , on y est , one more time. Un lieu de légende accessible uniquement par les petits bateaux , le lieu qu'il convient de connaitre quand on est fan de croisière à la voile. Sur les 16 participants , seuls 4 viennent ici pour la première fois . Nous partons accoster sur Baradal, montons au sommet ( 5 minutes) , apercevons de beaux iguanes , des tortues terrestres, et bien sûr des tortues marines plutôt hors de la zone qui leur est consacrée.
mouillage face à l'est : au loin, l'afrique !!
Puis nous allons palmer sur la barrière de corail : nous voyons à priori moins de poissons que les fois précédentes , mais peut être est ce lié au fort clapot et au courant important
Au bout de 20/25 minutes , certains remontent sur l'annexe . Restent à l'eau Jean Claude , Isa et moi : Je vois Jean Claude qui se dirige vers moi , les yeux fixés sur le fond de l'eau ( il observe un poisson en particulier) ; et moi , juste derrière lui , je vois passer à moins de 10 m un gros requin ( je dirai environ 2m de long ) . Mon appareil photo étanche est allumé , mais je suis tellement surpris que j'oublie de déclencher ! je sors la tête de l'eau et j'entends Isa qui crie : elle a vu la bête lui passer devant à moins de 2 mètres ! c'est très impressionnant , et tellement soudain que nous n'avons pas eu le temps d'avoir peur ! Les gros requins rentrent donc dans le lagon , en plein jour , et se baladent dans moins de 2 metres d'eau. Ce sera la leçon du jour . Et aussi qu'il n'en ont rien à battre des nageurs; Si celui-là avait voulu nous goûter , rien ne l'en empêchait !

Et le soir , direction la plage de Petit rameau pour un bbq poisson et fêter l'anniversaire d'Anne Marie .
Bon anniversaire !!
Jeudi : retour vers Mayereau , par le sud , pour un mouillage dans Saline bay : je souhaitai aller poser l'ancre une heure ou deux pour un beau PMT dans windward bay , au vent de Mayereau , mais en approchant de la passe d'entrée , je vois que ça déferle , et que le mouillage est très agité; tant pis , pas de chance , on ne refera pas l'excellent snorkeling comme en 2010 ; mais nous ferons un beau PMT à la pointe sud de Mayereau avec des fonds intéressants , petits canyons sous marins , des poissons et une magnifique flore , gorgones , éponges, dans un brassage surprenant de courants chauds et froids. C'est une grosse journée de bulle , je passe du bon temps dans mon hamac à l'avant du bateau , à lire et dormir. Et le soir , nous nous retrouvons les 16 sur la plage pour un somptueux "apéro soleil couchant".
Vendredi : il est temps de penser au retour ; nous partons donc pour une belle nav vers Bequia ,que nous atteignons après 4 heures sous voiles à 9/10 noeuds . nous posons l'ancre et allons à terre , faire les clearances de sortie ( nous avons retenu la leçon) puis allons au resto au bord de l'eau. Je surveille le bateau , tout va bien , malgré les fortes rafales , il semble ne pas avoir bougé pendant la grosse heure passée à la douane et dans les boutiques. Notre équipage est attablé au resto , nous regardons avec curiosité le monstrueux quartier de barbaque qui est nettoyé à côté de la terrasse , et apprenons que c'est un morceau de baleine ! Les pêcheurs de Bequia en ont tué une la veille. Ils sont les seuls , avec quelques peuplades de Russie , du Groenland et d'Alaska à être autorisés à chasser baleines et orques au nom de la tradition de ces peuplades isolées ( Bequia a un quota de 4 prises annuelles ) . Soudain , le tel sonne , c'est Pascale qui nous informe que notre bateau s'est fait la malle ! Tangerine etait mouillé pas loin et ils l'ont vu commencer à dériver ! Je fonce avec Jean Phi en annexe , Olivier et Emmanuel sont montés à bord et ont commencé à stopper la dérive . Nous remontons l'ancre et voyons remonter emmelé sur l'ancre un gros bout bien pourri , qui a dû empêcher le soc de s'enfoncer dans le sable du fond. Nouvelle leçon : ne jamais croire que tout est sous contrôle; même si le bateau n'a pas bougé pendant une heure , il a suffi d'une rafale sans doute un peu plus forte pour faire décoller l'ancre du fond , et , à partir de là , ça peut aller vite ... et loin. Sans l'intervention de Tangerine , je crains que nous ayions retrouvé le bateau beaucoup plus loin , voire emplafonné sur un autre bateau mouillé ou carrément à la côte !
Pas d'apéro commun ce soir , on fait sobre car nous partons demain à l'aube vers le nord de Sainte Lucie , 75 milles donc 9 à 10 heures de nav'
Samedi : départ 5h30 , au premières lueurs de l'aube ; la traversée du canal entre Bequia et Saint Vincent se fait à 9 noeuds , puis sous l'ile , nous mettons les moteurs pour passer les déventes. Le vent commence à rentrer à 2 ou 3 milles avant la pointe nord, on prend un ris , on enroule un poil le génois. Sitôt passée la pointe, le vent monte à 22/24 noeuds , la mer est hachée , avec une belle houle par le travers. Je préfère laisser courir le bateau pour éviter de se retrouver trop brassé par la houle . Je déroule vite le génois , et la cavalcade commence . Isa prend la barre , et nous enquillons les pointes à plus de 10 noeuds à la limite du surf sur les vagues ; passés les 5/6 premiers milles , la mer devient moins formée , on relache le ris et nous glissons à une moyenne de 9.5 noeuds vers Sainte Lucie . Nous faisons un stop à midi à l'anse la raye pour manger au calme , longeons la côte , faisons une petite visite à Marigot pour voir ce beau petit fjord antillais , et les gros yachts de luxe dans la petite marina , et arrivons à Rodney bay vers 16h . Nous nous posons à quelques metres de Tangerine , arrivés un peu avant nous . Certains descendent à terre pour un petit appro dans un mall hyper moderne en décalage total avec les petites épiceries visitées depuis 2 semaines. Rodney bay , c'est la grosse zone touristique de sainte Lucie et la banlieue de la capitale de l'ile , Castries , 50 000 habitants.
Dimanche, dernier jour; Pendant que Tangerine trace directement vers Sainte Anne , nous nous dirigeons vers l'ouest de la Martinique er les anses d'arlet . La nav est belle , nous croisons un groupe de petits dauphins .
Lundi : retour à la base , plein de fuel , check out du bateau, check in aux douanes . 10 d'entre nous repartent directement à l'aeroport , nous sommes 6 à rester encore 4 jours , alors, après avoir récupéré les voitures de loc , nous partons en direction de la pointe Hyacinthe à l'extremité sud est de la baie du Robert.
Et nous allons passer 4 jours tranquilles dans une belle maison pieds dans l'eau, ballade à la presqu'ile de la Caravelle, paddle et canoe dans la baie du Robert , une journée de rando au pied de la montagne pelée , ou visite de l'habitation Clément
En résumé , 18 jours au soleil , dans des lieux globalement connus , mais toujours aussi agréables pour profiter de la mer , du vent , du soleil. Et du rhum.
Des bises à tous!
compil de qlq photos prises par Olivier/Anne Marie/Jean Phi/Isa/Emmanuel/Jean Claude


























