vendredi 25 septembre 2020

Randonnée Pyrénées , au pied du Néouvielle, septembre 2020

 

Suite à un bon repas début septembre , nous avions envisagé une petite rando sur 3 jours dans les Pyrénées . Et nous nous retrouvons à 4 , Maryse , René, Dominique et moi à la grange un samedi soir pluvieux . Manque donc Laurent ... qui travaille , lui !

Tôt le dimanche, nous déposons une voiture au Chiroulet et traçons avec une autre vers Artigues , et plus précisément le virage du Garet pour attaquer notre randonnée. Il fait assez beau et montons rapidement vers le lac de Gréziolles , puis le refuge de Campana (en cours de destruction avant reconstruction) , puis le col de Bastanet où nous pique niquons. En guise de café , nous grimpons , en laissant les sacs au col, au pic de Portarras , 2710m , avec un beau panorama à 360°


                                                                René , premier au sommet

       
                                                   le Neouvielle dans le fond. Plus de glacier ...


                                                            les lacs de Bastan depuis le pic de Portarras




           lac de la Hourquette, au dessus, la hourquette de Caderolles , puis on aperçoit derrière le col le lac de Port Bielh

 Puis , nous descendons vers le refuge de Bastan , petit arrêt bière , et enfin nous nous dirigeons vers le lac de l'Oule et son refuge . René se lance pleine balle dans la descente assez roulante , mais il y a quand même des cailloux et ce qui devait arriver se produit : un mauvais appui à 18km/h et il se fait une magnifique entorse . On termine donc au ralenti pour rejoindre le refuge et on organise la suite , à trois en rando , et un retour taxi pour René , qui rejoindra le lendemain matin le parking d'Artigusse avec grande difficulté. La soirée est agréable , nous sommes 6 en tout dans ce grand refuge !

Le lendemain , , nous laissons René et repartons à trois vers le col d'Estoudous ,puis les lac d'Aumar et Aubert , par une météo … médiocre!

    





les sous bois du lac d'Aumar


      Nous grimpons au col d'Aubert sous une pluie fine , un peu de vent et des nuages envahissants. 



                                                           les lacs Aumar et Aubert depuis le col

Après un pique-nique rapide sous la pluie , il nous faut trouver le passage de la hourquette de Mounicot pour espérer basculer vers la Glère , où nous avons prévu de dormir. Il n'y a pas de sentier tracé , mais quelques cairns à suivre . J'utilise aussi l'application "Openrunner" avec mon smartphone, mais le GPS déconne un peu car nous sommes au pied de parois assez verticales et hautes , qui rendent les positions aléatoires. Malgré quelques petits crochets et une visibilité réduite,  nous arrivons à trouver le passage de la hourquette. Il faut un peu poser les mains pour y arriver , mais pas de problèmes majeurs .

c'est pas là qu'on passe !

                                                     

                                                                  passage de la hourquette 

La descente est aussi un peu technique , beaucoup d'éboulis , pierres bien humides et glissantes . On prend notre temps , ce n'est vraiment pas le moment de se faire mal. Nous ne verrons personne entre le col d'Aubert et le refuge. L'itinéraire  est peu fréquenté , et particulièrement avec cette météo maussade. Nous arrivons au refuge vers 16h . La gardienne ( Béatrice) est même surprise de nous voir arriver , elle savait que nous étions bien partis de l'Oule le matin , mais pensait que nous aurions renoncé , compte tenu de la météo  sur cet itinéraire très sauvage. Grosse affluence au refuge ce soir , nous sommes... 3 !  Vers 17h , la vue est totalement bouchée , et je suis bien content d'être arrivé avant. Le passage au col et la descente auraient été bien plus risqués avec zéro de visi.
Le lendemain matin , on se lève assez tôt , on voit encore des étoiles, donc il semble faire presque  beau





La descente vers Tournaboup se fait tranquillement " à la fraiche" , puis nous enchainons une grosse montée vers le col d'Aoube. Petit arrêt pique-nique avant le col . Et enfin la belle descente vers les lacs vert et bleu . Celui-ci , comme la plupart des lacs de retenue vus depuis 3 jours , est partiellement vidé

                                      le lac vert , et au fond , ce qu'il reste du lac Bleu , une fois vidé



Et puis , une fois le lac Bleu passé , nous finissons notre descente vers le Chiroulet , où j'avais laissé la voiture.

Bon , à part la cheville de René un peu abimée , tout s'est bien passé pendant ces 3 jours. Le temps globalement médiocre , n'a pas entamé la bonne humeur de notre petit groupe , et la dernière soirée à la grange fut sympa , arrosée notamment avec le champagne offert par Dominique pour fêter sa première "grande" randonnée .

Et on recommencera l'année prochaine !!


L'Echappée Belle , trail en Belledonne et ballade en Chartreuse, Aout 2020

 L'Echappée belle ... un nom qui fait rêver dans l'univers de l'ultra trail ; en aout 2019 , je randonnais avec Hélène sur le GR738 qui est en grande partie emprunté par les 3 courses de l'Echappée Belle . Et nous avons croisé les coureurs de la grande course ( 149 kms et 11 000m de D+)

Ce GR738 , nouveau venu dans la liste des GR , traverse le massif de Belledonne , à l'est de Grenoble . C'est sauvage , caillouteux , remplis de lacs , c'est magnifique . 

Donc , en janvier 2020 , c'est avec joie et empressement que je me suis inscrit sur l'épreuve , mais j'ai choisi par raison la "petite" course , "le parcours des crêtes" , 62kms et 4700m de D+ . En sachant à l'avance toute la difficulté de cette épreuve très exigeante .

Le confinement est passé par là , et la longue liste des épreuves sportives annulées , dont la grande majorité des trails... mais l'Echappée Belle a résisté , les organisateurs se sont battus et ont finalement obtenu les autorisations nécessaires . 

Nous avons donc pris la longue route depuis La Rochelle pour arriver en Isère : et j'ai pris le départ ( par vagues successives) de ce trail . J'ai d'abord bien avalé les 12 premiers kms , puis souffert de pas mal de crampes à partir du 17eme au moment où je retrouvai Valentin qui m'a accompagné , et soutenu , sur la partie la plus technique du parcours, lignes de crêtes , cols escarpés, éboulis . Puis au km 30 ( premier ravito) , Hélène l'a relayé et m'a accompagné jusqu'à l'arrivée , sur des chemins moins techniques, mais de nuit . Au final , j'arrive après 16h de course , fatigué un peu mais surtout  lessivé par manque de nourriture , dans l'impossibilité d'avaler quoi que ce soit , y compris de l'eau sucrée . Donc j'ai dû courir au moins les 4 dernières heures en hypoglycémie forte . 

Mais bien content d'avoir couru et fini le seul trail auquel j'aurai participé en 2020. Et pas un truc de naze , mais un gros trail bien costaud !

                                              au sommet de la pointe de Rognier avec Valentin

                                                      la cloche à l'arrivée : la "marque" de l'Echappée Belle 

Puis , nous nous sommes promené pendant 2 jours en Chartreuse , c'est bien agréable !

                                                 la cascade au fond du cirque de Saint Même





                            le Grand Som depuis le petit som. Au fond la dent de Crolles , et en bas dans la vallée , le monastère de la Grande Chartreuse


dimanche 2 août 2020

Traversée de Cauterêts à Sainte Engrâce, juillet 2020

Depuis plusieurs années, il m'arrive de m’entraîner seul à courir en montagne et je trouve ça plutôt jouissif ! J'aime bien sûr courir avec des potes , mais être seul apporte quelque chose de différent , plus de concentration sur soi, plus d'attention en général , et notamment aux paysages. Alors cette année , je voulais tester la rando sur plusieurs jours mais cette fois seul : et je le dis tout de suite , j'ai kiffé à fond !! J'avais à l'avance plus ou moins défini un lieu et une durée , soit les Pyrénées ouest sur 4 à 7 jours
J'ai affiné mon parcours 24h avant le départ , jeudi 23 juillet , et réservé les 3 premières nuits en refuge . Le parcours se composait donc en fonction de la météo annoncée excellente sur au moins 4 jours , et sur les possibilités d'hébergement , très limitées en haute montagne . Prévoyant de rejoindre le GR10 le 4eme jour , je n'avais pas réservé les nuits suivantes.
Cathy m'a donc déposé au dessus de Cauterêts , à Cambasque , le jeudi soir vers 18h30 pour 1h30 de montée au refuge d'Ilheou, où je suis arrivé dans le brouillard. Nuit au refuge et lever tôt le vendredi pour une première grosse étape :



petit matin au refuge



Vendredi 24 : du refuge d'lheou au refuge de Larribet, 28 kms et 2000 m de D+ . Une longue marche pour commencer ce trip. Des chemins compliqués , peu ou pas balisés , beaucoup de zones d'éboulis ( en particulier la descente après le col de Cambalès vers le port de la Peyre St Martin), pas mal de névés aussi , pas tous contournables , donc franchis avec beaucoup de prudence car , étant seul , sur un chemin très peu fréquenté ,il vaut mieux ralentir et assurer le pas autant que faire se peut.











Mais aussi des passages magnifiques , lacs de l'Embarat, lacs de Cambalès, jusqu'à la dernière montée vers le refuge de Larribet , très belle aussi ... mais dans laquelle j'ai vraiment pioché sur la dernière heure d’ascension. Je suis arrivé au refuge vers 18h15 , soit après 11h de marche ( pauses comprises, mais elles ont été courtes!) . La nuit au refuge est "cool" : je serai seul dans une "cellule" de 5 couchages , "place VIP car ce soir , je suis le seul avec la carte CAF , d'où ce petit privilège !





Samedi 25 : de Larribet à Pombie , 18 kms et 1500 m de déniv :
moins de kms aujourd'hui , mais une étape très montagne , qui m'angoisse quand même un peu !
Je pars du refuge à 6h45 , en direction du port du Lavedan , que j'atteins après 2 bonnes heures de marche : après une première partie commune avec l'approche du Balaitous , il faut quitter le chemin et chercher les cairns , entre barres rocheuses et névés .


                                                                        l'Ossau , au loin.

                                        Le Balaitous vu en montant vers le port du Lavedan







La distance est courte , mais ma vitesse est très faible : je suis vraiment seul , pas de sentier , nécessité de repérer au moins un cairn ( idéalement 2 ) pour progresser. Les derniers mètres sont assez verticaux ( il faut poser les mains) et j'arrive au port du Lavedan , en fait une brêche de 2 m de large qui fend une paroi . Le vent s'engouffre la dedans de manière impressionnante et j'attaque immédiatement la descente , une désescalade de 10/15m pour commencer où il est hors de question de lâcher les prises sous peine de belle chute. Une fois ce passage franchi , je m'accorde une pause pâte de fruits . Puis je progresse à flan dans des éboulis ( et en Espagne) , là encore sans aucun chemin, pour trouver le col du Palas un peu plus loin. Etant parti sans cartes , j'utilise tous les 100 ou 200m ( dès que j'ai un doute) , l'application Openrunner sur mon smartphone, dans lequel j'avais téléchargé à l'avance toutes les cartes IGN des zones traversées. C'est une belle sécurité pour 19,90 € par an ! Je repasse en France au col du Palas et entame la descente vers le refuge d'Arremoulit, en profitant d'un grand névé pour glisser en "ramasse" sur 300m. 11h du matin , j'arrive à Arremoulit , pour un stop grignotage et Schweppes agrume bien frais !


                                                                     petite halte à Arremoulit



                                  L'Ossau depuis le col d'Arrious , juste après le passage d'Orteig


Je repars en empruntant le "passage d'Orteig" , en descente au dessus du "gaz" . Là encore, étant seul , je m'équipe par prudence d'une sangle autour de la taille avec un mousqueton , pour me permettre de me fixer aux câbles si problème . Une fois cette dernière "difficulté" franchie , je sais qu'il ne me reste plus que du chemin à touristes pour rejoindre le Pays Basque . Je pique nique dans la descente vers le caillou de Socques , au pied d'un éboulis où les marmottes abondent. Tout seul , je ne fais aucun bruit et je peux les observer tranquillement. Arrivé dans la vallée , je traverse la route du Somport ,ses dizaines de voitures garées et pas mal de monde en promenade. La dernière montée vers Pombie est jolie , mais il fait très chaud , alors je stoppe , m'écarte du chemin et trouve un bord de torrent isolé avec une magnifique vasque dans laquelle je passe 10 minutes particulièrement rafraîchissantes . J'arrive au refuge de Pombie vers 17h , boit un coup , et fais comme plusieurs dizaines de personnes présentes en allant me baigner dans le lac au pied du refuge : d'un côté , vue sur la paroi Est du pic du midi d'Ossau , de l'autre le spectacle superbe des pics entourant le Balaitous : le pied total !!



                                                               le refuge de Pombie





                             depuis Pombie , vue vers l'est , avec l'ombre de l'Ossau en fin de journée


                                 toujours vue vers l'est , au coucher du soleil .
                 De gauche à droite : Le grand et le petit Lurien, le Palas, le Balaitous, le pic d'Arriel



Dimanche 26 juillet : de Pombie à Etsaut, 26 kms, 1400mD+, 2400 D-



                                              en montant vers le col de Peyreget , à l'aube

Je quitte le refuge à l'aube , en direction du col de Peyreget , où je comptai bien apercevoir des isards : je n'ai pas été déçu, ça courait dans tous les sens , j'ai même réussi à m'approcher à moins de 20m d'un isard pas trop farouche !





 
Aujourd'hui, c'est une très longue journée de marche , mais sans difficultés techniques. Je croise de plus en plus de monde au fur et à mesure que je me rapproche du refuge d'Ayous , et de tous les jolis lacs alentour . Je croise Momo, ( Morgan Aubert) , un pote d'Hélène , en balade avec ses filles . Un bon moment ! Petit arrêt à Ayous pour un perier bien frais, puis j'attaque le col du même nom , me pose quelques mètres plus bas sous un arbre , pour un pique nique ,et une petite sieste ! Quel bonheur ! Puis j’enchaîne la très longue descente de la vallée , pour arriver au chemin de la Mâture , impressionnant , et enfin à Etsaut . Je trouve un hébergement très confortable au gite communal de Borce où je partage mon repas avec un couple de nantais randonnant en sens inverse sur le GR10. Je dors seul dans une chambre de 8 ! Bel orage le soir qui rafraîchit bien l'atmosphère suffocante de la journée.





Lundi 27 juillet : d'Etsaut à La Pierre St Martin : 34 kms , 2200m de D+
Je pars encore une fois très tôt : dans le brouillard et la moiteur. Première montée de presque 1000m de déniv vers le col de Barrancq , je ne croise personne , puis dans la descente vers Lhers et Lescun , je croise les groupes de randonneurs "GR10" qui eux viennent de quitter Lescun . Moi , je fais deux étapes du GR , donc je dois avancer .










Je m'arrete à Lescun vers 11h boire un coup et acheter deux bricoles à grignoter et j'enchaine la suite vers Laberouat, puis montée vers la Pierre Saint Martin . La météo est moyenne, beaucoup de nuages et quelques trouées pour apercevoir les cimes. Les paysages changent : après la moyenne montagne jusqu'à Lescun , je retrouve vite les sous bois après Laberouat, puis la caillasse , et le lapiaz en me rapprochant du pic d'Anie.
 







J'arrive vers 17h au refuge Jeandel à la pierre St Martin. Que c'est triste une station de ski l'été ! Seul le refuge est (très) animé avec en particulier un gros groupe d'espagnols ( donc ça parle fort , ça picole ... ) . Je passe une excellente soirée en faisant connaissance avec un couple allemand et un couple grenoblois : passé à table à 19h , nous en sortons vers 22h30 ! Je passe une nuit tranquille , dans une tente de 8 places ... pour moi seul!


Mardi 28 juillet : De la Pierre St Martin à Sainte Engrâce , 14 kms en descente




                                              Lever du jour somptueux au dessus des nuages


Je quitte le refuge vers 7h30 , pour une petite étape , essentiellement en descente vers le Pays Basque ou Cathy doit me récupérer au pied de la magnifique église de Ste Engrâce . Je ne suis pas préssé , et j'effectue ces quelques kilomètres tranquillement , en commençant à "digérer" mon petit périple.



                                              le pays basque sous la brume du matin












J'arrive à Sainte Engrâce vers 10h30 , petit café puis bon repas en attendant mon "taxi".


Au final , environ 125kms effectués en 4 grosses journées plus deux "petites ". Des paysages complètement différents entre la caillasse et les névés d'altitude, les lacs autour de l'Ossau, les prairies et sous bois en fond de vallée, le lapiaz de la pierre St Martin , et enfin le vert du pays basque avec un passage dans le ravin d'accès à la grotte de la Verna. Des chemins faciles , des passages difficiles, des soirées sympathiques, des rencontres dans les refuges , sur les chemins .
J'ai adoré le tout ...