J'ai affiné mon parcours 24h avant le départ , jeudi 23 juillet , et réservé les 3 premières nuits en refuge . Le parcours se composait donc en fonction de la météo annoncée excellente sur au moins 4 jours , et sur les possibilités d'hébergement , très limitées en haute montagne . Prévoyant de rejoindre le GR10 le 4eme jour , je n'avais pas réservé les nuits suivantes.
Cathy m'a donc déposé au dessus de Cauterêts , à Cambasque , le jeudi soir vers 18h30 pour 1h30 de montée au refuge d'Ilheou, où je suis arrivé dans le brouillard. Nuit au refuge et lever tôt le vendredi pour une première grosse étape :

petit matin au refuge

Vendredi 24 : du refuge d'lheou au refuge de Larribet, 28 kms et 2000 m de D+ . Une longue marche pour commencer ce trip. Des chemins compliqués , peu ou pas balisés , beaucoup de zones d'éboulis ( en particulier la descente après le col de Cambalès vers le port de la Peyre St Martin), pas mal de névés aussi , pas tous contournables , donc franchis avec beaucoup de prudence car , étant seul , sur un chemin très peu fréquenté ,il vaut mieux ralentir et assurer le pas autant que faire se peut.


Mais aussi des passages magnifiques , lacs de l'Embarat, lacs de Cambalès, jusqu'à la dernière montée vers le refuge de Larribet , très belle aussi ... mais dans laquelle j'ai vraiment pioché sur la dernière heure d’ascension. Je suis arrivé au refuge vers 18h15 , soit après 11h de marche ( pauses comprises, mais elles ont été courtes!) . La nuit au refuge est "cool" : je serai seul dans une "cellule" de 5 couchages , "place VIP car ce soir , je suis le seul avec la carte CAF , d'où ce petit privilège !

Samedi 25 : de Larribet à Pombie , 18 kms et 1500 m de déniv :
moins de kms aujourd'hui , mais une étape très montagne , qui m'angoisse quand même un peu !
Je pars du refuge à 6h45 , en direction du port du Lavedan , que j'atteins après 2 bonnes heures de marche : après une première partie commune avec l'approche du Balaitous , il faut quitter le chemin et chercher les cairns , entre barres rocheuses et névés .

l'Ossau , au loin.
Le Balaitous vu en montant vers le port du Lavedan
La distance est courte , mais ma vitesse est très faible : je suis vraiment seul , pas de sentier , nécessité de repérer au moins un cairn ( idéalement 2 ) pour progresser. Les derniers mètres sont assez verticaux ( il faut poser les mains) et j'arrive au port du Lavedan , en fait une brêche de 2 m de large qui fend une paroi . Le vent s'engouffre la dedans de manière impressionnante et j'attaque immédiatement la descente , une désescalade de 10/15m pour commencer où il est hors de question de lâcher les prises sous peine de belle chute. Une fois ce passage franchi , je m'accorde une pause pâte de fruits . Puis je progresse à flan dans des éboulis ( et en Espagne) , là encore sans aucun chemin, pour trouver le col du Palas un peu plus loin. Etant parti sans cartes , j'utilise tous les 100 ou 200m ( dès que j'ai un doute) , l'application Openrunner sur mon smartphone, dans lequel j'avais téléchargé à l'avance toutes les cartes IGN des zones traversées. C'est une belle sécurité pour 19,90 € par an ! Je repasse en France au col du Palas et entame la descente vers le refuge d'Arremoulit, en profitant d'un grand névé pour glisser en "ramasse" sur 300m. 11h du matin , j'arrive à Arremoulit , pour un stop grignotage et Schweppes agrume bien frais !

Samedi 25 : de Larribet à Pombie , 18 kms et 1500 m de déniv :
moins de kms aujourd'hui , mais une étape très montagne , qui m'angoisse quand même un peu !
Je pars du refuge à 6h45 , en direction du port du Lavedan , que j'atteins après 2 bonnes heures de marche : après une première partie commune avec l'approche du Balaitous , il faut quitter le chemin et chercher les cairns , entre barres rocheuses et névés .

l'Ossau , au loin.
Le Balaitous vu en montant vers le port du Lavedan La distance est courte , mais ma vitesse est très faible : je suis vraiment seul , pas de sentier , nécessité de repérer au moins un cairn ( idéalement 2 ) pour progresser. Les derniers mètres sont assez verticaux ( il faut poser les mains) et j'arrive au port du Lavedan , en fait une brêche de 2 m de large qui fend une paroi . Le vent s'engouffre la dedans de manière impressionnante et j'attaque immédiatement la descente , une désescalade de 10/15m pour commencer où il est hors de question de lâcher les prises sous peine de belle chute. Une fois ce passage franchi , je m'accorde une pause pâte de fruits . Puis je progresse à flan dans des éboulis ( et en Espagne) , là encore sans aucun chemin, pour trouver le col du Palas un peu plus loin. Etant parti sans cartes , j'utilise tous les 100 ou 200m ( dès que j'ai un doute) , l'application Openrunner sur mon smartphone, dans lequel j'avais téléchargé à l'avance toutes les cartes IGN des zones traversées. C'est une belle sécurité pour 19,90 € par an ! Je repasse en France au col du Palas et entame la descente vers le refuge d'Arremoulit, en profitant d'un grand névé pour glisser en "ramasse" sur 300m. 11h du matin , j'arrive à Arremoulit , pour un stop grignotage et Schweppes agrume bien frais !

petite halte à Arremoulit

L'Ossau depuis le col d'Arrious , juste après le passage d'Orteig
Je repars en empruntant le "passage d'Orteig" , en descente au dessus du "gaz" . Là encore, étant seul , je m'équipe par prudence d'une sangle autour de la taille avec un mousqueton , pour me permettre de me fixer aux câbles si problème . Une fois cette dernière "difficulté" franchie , je sais qu'il ne me reste plus que du chemin à touristes pour rejoindre le Pays Basque . Je pique nique dans la descente vers le caillou de Socques , au pied d'un éboulis où les marmottes abondent. Tout seul , je ne fais aucun bruit et je peux les observer tranquillement. Arrivé dans la vallée , je traverse la route du Somport ,ses dizaines de voitures garées et pas mal de monde en promenade. La dernière montée vers Pombie est jolie , mais il fait très chaud , alors je stoppe , m'écarte du chemin et trouve un bord de torrent isolé avec une magnifique vasque dans laquelle je passe 10 minutes particulièrement rafraîchissantes . J'arrive au refuge de Pombie vers 17h , boit un coup , et fais comme plusieurs dizaines de personnes présentes en allant me baigner dans le lac au pied du refuge : d'un côté , vue sur la paroi Est du pic du midi d'Ossau , de l'autre le spectacle superbe des pics entourant le Balaitous : le pied total !!

le refuge de Pombie

depuis Pombie , vue vers l'est , avec l'ombre de l'Ossau en fin de journée

toujours vue vers l'est , au coucher du soleil .
De gauche à droite : Le grand et le petit Lurien, le Palas, le Balaitous, le pic d'Arriel
Dimanche 26 juillet : de Pombie à Etsaut, 26 kms, 1400mD+, 2400 D-

en montant vers le col de Peyreget , à l'aube
Je quitte le refuge à l'aube , en direction du col de Peyreget , où je comptai bien apercevoir des isards : je n'ai pas été déçu, ça courait dans tous les sens , j'ai même réussi à m'approcher à moins de 20m d'un isard pas trop farouche !
Aujourd'hui, c'est une très longue journée de marche , mais sans difficultés techniques. Je croise de plus en plus de monde au fur et à mesure que je me rapproche du refuge d'Ayous , et de tous les jolis lacs alentour . Je croise Momo, ( Morgan Aubert) , un pote d'Hélène , en balade avec ses filles . Un bon moment ! Petit arrêt à Ayous pour un perier bien frais, puis j'attaque le col du même nom , me pose quelques mètres plus bas sous un arbre , pour un pique nique ,et une petite sieste ! Quel bonheur ! Puis j’enchaîne la très longue descente de la vallée , pour arriver au chemin de la Mâture , impressionnant , et enfin à Etsaut . Je trouve un hébergement très confortable au gite communal de Borce où je partage mon repas avec un couple de nantais randonnant en sens inverse sur le GR10. Je dors seul dans une chambre de 8 ! Bel orage le soir qui rafraîchit bien l'atmosphère suffocante de la journée.

Lundi 27 juillet : d'Etsaut à La Pierre St Martin : 34 kms , 2200m de D+
Je pars encore une fois très tôt : dans le brouillard et la moiteur. Première montée de presque 1000m de déniv vers le col de Barrancq , je ne croise personne , puis dans la descente vers Lhers et Lescun , je croise les groupes de randonneurs "GR10" qui eux viennent de quitter Lescun . Moi , je fais deux étapes du GR , donc je dois avancer .




Lundi 27 juillet : d'Etsaut à La Pierre St Martin : 34 kms , 2200m de D+
Je pars encore une fois très tôt : dans le brouillard et la moiteur. Première montée de presque 1000m de déniv vers le col de Barrancq , je ne croise personne , puis dans la descente vers Lhers et Lescun , je croise les groupes de randonneurs "GR10" qui eux viennent de quitter Lescun . Moi , je fais deux étapes du GR , donc je dois avancer .



Je m'arrete à Lescun vers 11h boire un coup et acheter deux bricoles à grignoter et j'enchaine la suite vers Laberouat, puis montée vers la Pierre Saint Martin . La météo est moyenne, beaucoup de nuages et quelques trouées pour apercevoir les cimes. Les paysages changent : après la moyenne montagne jusqu'à Lescun , je retrouve vite les sous bois après Laberouat, puis la caillasse , et le lapiaz en me rapprochant du pic d'Anie.


J'arrive vers 17h au refuge Jeandel à la pierre St Martin. Que c'est triste une station de ski l'été ! Seul le refuge est (très) animé avec en particulier un gros groupe d'espagnols ( donc ça parle fort , ça picole ... ) . Je passe une excellente soirée en faisant connaissance avec un couple allemand et un couple grenoblois : passé à table à 19h , nous en sortons vers 22h30 ! Je passe une nuit tranquille , dans une tente de 8 places ... pour moi seul!
Mardi 28 juillet : De la Pierre St Martin à Sainte Engrâce , 14 kms en descente
Lever du jour somptueux au dessus des nuages
Je quitte le refuge vers 7h30 , pour une petite étape , essentiellement en descente vers le Pays Basque ou Cathy doit me récupérer au pied de la magnifique église de Ste Engrâce . Je ne suis pas préssé , et j'effectue ces quelques kilomètres tranquillement , en commençant à "digérer" mon petit périple.

le pays basque sous la brume du matin




J'arrive à Sainte Engrâce vers 10h30 , petit café puis bon repas en attendant mon "taxi".
Au final , environ 125kms effectués en 4 grosses journées plus deux "petites ". Des paysages complètement différents entre la caillasse et les névés d'altitude, les lacs autour de l'Ossau, les prairies et sous bois en fond de vallée, le lapiaz de la pierre St Martin , et enfin le vert du pays basque avec un passage dans le ravin d'accès à la grotte de la Verna. Des chemins faciles , des passages difficiles, des soirées sympathiques, des rencontres dans les refuges , sur les chemins .
J'ai adoré le tout ...